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À la rencontre de Tanguy Merard : La dernière recrue de la Team du Vieux

Cet été, les exploits de Tanguy n’ont laissé personne indifférent. En l’espace de trois mois seulement, il a réussi à dompter pas moins d’une dizaine de voies cotées 9a / 9a+. Dans cet article, plongeons ensemble dans les moments forts de cet été exceptionnel, tout en explorant les motivations et la vie de Tanguy Merard, la dernière recrue de la Team du Vieux. 

Avant de parler grimpe, est ce que tu peux te présenter pour ce qui ne te connaisse pas ?

Je m’appelle Tanguy Merard, j’ai 19ans et je fais de l’escalade depuis petit.

Comment as-tu découvert l’escalade et qu’est-ce qui t’a poussé à te lancer dans ce sport ?

Mon père m’a fait découvrir l’escalade quand j’avais 7ans, j’ai bien adhéré et je m’y suis investi de plus en plus.

Cet été on a beaucoup entendu parler de toi grâce à tes grosses performances sur une dizaine de voies dans le 9ème degré, pourrais-tu nous dire plus sur comment tu choisis tes projets et ce que tu apprécies dans ce type de voie ?

Généralement avant d’arriver en falaise je sais à l’avance quelle voie je vais essayer, soit parce que j’ai regardé une vidéo et que ça m’a motivé, soit parce que je vais dans la même voie que mon pote ou qu’on m’a conseillé une voie.

Après cet été globalement j’ai décidé de la voie en arrivant sur le site, je regarde les lignes qui me plaisent et où j’aimerais grimper puis je me lance.

Souvent ce que j’apprécie dans les voies c’est le type d’effort, j’aime bien quand c’est assez intense (endurance de force). Les mouvements ça joue beaucoup dans le choix des voies et des fois j’adore aller dans des voies mythique et dure parce que ça me stimule de voir ce que je peux faire dans les voies de top niveau mondial.

Cet été, quelle voie t’a donné le plus de fil à retordre ?

La voie qui m’a donné le plus de fil à retordre cet été était « Crotte de Geek », une voie cotée 9a à Ailefroide, dans le Briançonnais. J’ai consacré deux ans à cette ascension. J’ai commencé à la travailler en 2021 lors de ma période de travail en tant que serveur à Ailefroide, où la voie était située à proximité, ce qui était parfait pour moi. Cette année, au cours des trois premières séances, j’ai rencontré des difficultés majeures sur un mouvement dynamique particulièrement aléatoire, impliquant un bidoigt en épaule. Au fil des essais, j’ai compris qu’il fallait adopter une approche différente, en me concentrant sur le flow et en minimisant les pensées superflues, au lieu de chercher à assurer parfaitement le mouvement.

Cet été, quelle voie t’as donné le plus de fil à retordre ? 

La voie qui m’a donné le plus de fil à retordre c’est Crotte de Geek 9a à Ailefroide dans le Briançonnais. C’est une voie que j’ai essayé sur 2 ans, j’ai commencé à la travailler en 2021 quand je travaillais en tant que serveur à Ailefroide, la voie était à côté c’était parfait.

J’y suis donc retourné cette année et pendant les 3 premières séances j’ai buté sur un mouvement dynamique bien aléatoire pour viser un bidoigt en épaule.

Je savais pas trop comment réussir à passer ce crux, en fait il fallait tout faire sauf assurer le mouvement, il ne fallait pas se concentrer à bien viser le bidoigt mais juste rester dans le flow, concentrer et sans pensée inutile.

Saurais-tu expliquer les raisons de ton état de forme actuel ?

Je vois plus ça sur le long terme, je suis en forme parce que je suis investi depuis plusieurs années. 

J’ai réalisé des performances parce que j’étais confiant sur mes capacités à réussir des voies dures, et c’est hyper important, chaque essai je me disais que je pouvais enchaîner la voie.

Après aussi depuis janvier l’entraînement à bien marché, j’ai senti que j’ai beaucoup progressé.

Est-ce que le bloc est une discipline ou tu voudrais/pourrais t’investir plus ?

Je fais beaucoup de bloc à l’inverse de ce qu’on pourrait penser, surtout pour l’entraînement en fait, je fais beaucoup de pano (spray wall) c’est ce que je préfère à l’entraînement.

Après je ne veux pas m’y investir pour faire du bloc en extérieur, j’en fais pour le plaisir et l’entraînement.

Peux-tu partager ton meilleur souvenir en escalade ?

Comme ça j’en vois 3, le meilleur je pense c’était cet été dans les Gorges du Loup.

J’avais pour objectif de faire « Trip Tik Tonic » à la séance. Lors de mon premier jour à la falaise je me suis mis directement dedans. J’ai essayé toute la journée, j’ai dû mettre 5 montées dedans, et lors de mon dernier run je suis tombé au crux et la nuit est arrivée. Je me suis posé 5min puis je me suis dit que j’allais remettre un run à la frontale car il y avait peut être moyen que j’enchaîne.

J’ai mis mon run à 22h, les potes étaient là pour m’encourager et vu qu’il faisait nuit je voyais juste les prises qui étaient devant moi.

Je n’ai jamais été aussi proche de tomber sur les mouvements et pourtant je me suis retrouvé au relais, de nuit, c’était juste un moment magique.

Le jour où j’ai enchaîné « Biographie », c’était mythique aussi, je ne réalisais pas ce que je venais de faire. J’avais hésité à remettre un essai et puis finalement j’ai mis le combat de ma vie et ça a marché. C’était fou, j’étais sous le choc.

Et le dernier c’était « Sacrilège », un 8b+ à Berlin, c’était le dernier jour du trip, j’ai mis un run alors que la nuit tombait, je n’avais pas de frontale et je n’avais pas calé le 7c de fin. Je me suis donné comme jamais et c’est un miracle que je sois arrivé au relais. Arrivé là haut c’était magique, tout était si calme, la  vie et l’ambiance étaient ouf.

Est-ce que la compétition est un format qui t’intéresse toujours ? 

Cette année c’était ma première année en senior. Ma première compétition de l’année c’était la coupe de France d’Arnas et je n’ai pas tellement aimé grimper. Ensuite je me suis inscrit au sélectif équipe de France. Mais au final, plus je me rapprochais de l’échéance, plus je me rendais compte que je n’avais pas envie de le faire. Je l’ai quand même fait vu que j’étais inscrit. Du coup suite à ça j’ai décidé de ne pas faire les championnats de France et d’arrêter la compétition. En plus ça faisait quelques années déjà que j’avais un double projet falaise et compétition, et ça ne me convenait pas de m’investir à moitié dans les deux. J’avais bien envie de m’investir à fond en extérieur donc c’est ce que j’ai fait.

Peux-tu décrire ton emploi du temps quotidien et comment tu jongles entre l’entraînement, tes sorties en falaises, tes études et ta vie perso ?

Ça dépend des périodes et des projets… Par exemple cet été, vu que j’étais en vacances j’ai grimpé en falaise 6 jours sur 7.

Après dans l’année, c’est différent je dois aller un peu en cours, c’est un autre rythme. Globalement cette année je me suis entraîné la semaine (pano/rési/endurance de force) et le weekend je suis allé grimper dehors. Une semaine type qui avait bien marché pour moi en début d’année, c’était training du lundi au jeudi, vendredi repos et le weekend les projets en falaise.

Sinon mon quotidien à Grenoble c’est grimpe avec les potes, quelques cours à la Fac et quelques sorties pour discuter, voir les potes et se marrer. Cette année ça va être différent, je n’ai plus de coach, je vais davantage grimper à l’envie et puis je vais tester de nouvelles choses à l’entraînement pour voir ce qui me convient bien.

J’en avais marre de suivre une planification stricte et d’écouter quelqu’un me dire ce qui est le mieux pour moi, j’avais besoin de trouver par moi même ce qui marche pour moi. Cette année j’aimerais grimper davantage dehors et me focaliser uniquement sur la falaise, donc forcément mon entraînement va changer: je vais m’inspirer un peu de la manière dont s’entraîne Seb Bouin.

J’ai l’impression que ça peut bien me convenir et j’ai vraiment envie d’essayer.

Comment as-tu découvert le Vieux ?

Comme beaucoup de monde je pense, je commençais la grimpe et j’avais besoin de matos alors je suis allé Au Vieux Campeur.

Qu’est-ce que tu apprécies Au Vieux Campeur ?

J’aime bien l’esprit outdoor et les produits que vous vendez.

As-tu des idées de tes prochains projets en escalade et avec la Team du Vieux ?

Pour mes prochains projets j’aimerais bien enchaîner Le pamphlet 9b? dans le Briançonnais.

Est-ce qu’un grimpeur t’inspire ?  Si oui, pourquoi ?

Si je devais citer une personne je dirais Seb Bouin car il a une soif de progresser et une envie de grimper assez impressionnante.

Sinon je m’inspire de chaque personne que je rencontre.

Qu’est-ce que tu conseillerais à une personne qui débute en falaise ?

Avant de s’entraîner ou de faire des tractions, assure-toi que c’est bien ce que tu veux et surtout fais-toi plaisir.

Faire toujours un nœud en bout de corde, c’est important 😉 ! 

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