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Récit : Ascension du Mont Blanc et retour périlleux par la Voie du Goûter

Tout commence le 3 octobre à 5h30, ça pique déjà et nous ne sommes qu’à Paris. Après plus de 6 heures de route, nous arrivons aux Houches, au pied du Mont Blanc, avec mon ami et collègue de cordée, Pierre. 

Nous préparons les sacs avec suffisamment de matériel pour effectuer un mouflage, un rappel et un pédale pour la remontée sur corde en cas de chute dans une crevasse. L’objectif est très ambitieux : partir à pied des Houches jusqu’au sommet par la voie classique du Goûter et descendre par la Voie des Trois Monts jusqu’à l’Aiguille du Midi. La descente est plutôt technique et bien crevassée, c’est pourquoi nous emportons de quoi pouvoir sortir en cas de chute.

Nous commençons la montée vers 13h30 sous une chaleur suffocante pour un mois d’octobre. Les sacs sont lourds car les refuges sont fermés, et il faut porter les sacs de couchage, le réchaud, de quoi manger pendant 3 jours, etc. Malgré le poids des sacs, nous avançons plutôt bien. Arrivant au Nid d’Aigle à 2300 mètres, nous apercevons de gros nuages qui se forment très rapidement de l’autre côté de la vallée. Nous n’y prêtons pas beaucoup d’attention, mais plus tard, lorsque nous apercevons l’orage au loin, nous commençons à nous inquiéter. Les premières gouttes tombent, et l’orage nous tombe dessus 10 minutes plus tard. Le vent, la pluie et même le tonnerre s’invitent à notre balade. Nous sommes trempés et frigorifiés, mais contents de poursuivre notre chemin malgré les difficultés. La nuit tombe alors que nous cherchons le refuge de Tête Rousse, dans ces conditions, il est hors de question d’aller plus loin, surtout que le couloir du Goûter est très dangereux.

Grâce à la technologie (montre avec cartographie Garmin), nous finissons par trouver le refuge, car il fait complètement noir et même si nous n’étions pas loin, il est impossible de le trouver, nous ne voyons rien à plus de 3 mètres. Il est 20h45 lorsque nous arrivons à Tête Rousse, le refuge d’hiver est très confortable, et surprise, il y a des couvertures, car mon duvet est trempé (j’ai oublié de mettre la housse de protection du sac à dos).

À 5h, le réveil sonne. Dehors, la nuit est calme, les étoiles sont toutes là, et il fait plutôt doux. Nous faisons fondre un gros tas de neige pour préparer un petit déjeuner chaud et emporter un peu d’eau avec nous. Nous repartons à 6h30, nos affaires sont encore humides. Le couloir du Goûter, ou couloir de la mort, se situe à quelques centaines de mètres du refuge. En arrivant, il y a déjà une cordée qui tente de passer, mais les cailloux ne cessent pas de tomber, et la traversée de ce petit couloir devient difficile et très dangereuse. Crampons aux pieds, le casque est obligatoire, vu comment ça tombe, nous traversons en courant le couloir dès que le bruit de cailloux s’arrête.

Le reste de la montée dans les crêtes jusqu’au refuge du Goûter se passe sans problème, à noter qu’elle est bien raide. Une fois sur le glacier, nous nous arrêtons pour profiter de la vue. Il est 10h30, elle est magnifique, une vue surplombante sur la vallée de Chamonix d’un côté, et de l’autre, c’est le Mont Blanc avec son Dôme du Goûter qui nous paraît tout proche, mais en réalité, nous mettons du temps pour y arriver. De là, nous arrivons à l’abri Vallot après une petite montée bien raide, qui se situe à 4322 mètres, c’est la dernière cabane avant le sommet. Il est 14h. Nous repartons 45 minutes plus tard, après une pause nécessaire pour manger et recharger un peu, car la fatigue commence à se faire sentir lourdement. Nous décidons de nous alléger pour partir à la conquête du sommet. De toute façon, nous savons que notre idée de descendre par la voie des Trois Monts est irréalisable. La fatigue est importante, et la nuit va tomber dans la descente, c’est trop risqué vu toutes les crevasses qui sont apparues.

Enfin, nous atteignons le sommet un peu avant 18h. Les sensations au sommet sont difficiles à décrire, entre fatigue, froid et accomplissement d’un défi majeur, du moins pour moi. Nous nous sentons privilégiés d’être là, seuls sur ce sommet mythique. Dans la descente, le Mont Blanc nous régale avec un magnifique coucher de soleil. Tout devient soudainement orange, la neige et les sommets sont teintés d’une atmosphère incroyable. Sans aucun doute, une récompense à tous nos efforts, un régal pour nos yeux qui en même temps réchauffe nos cœurs et nos esprits, totalement vidés par l’effort. Un au-revoir comme seule la montagne peut le faire. Un souvenir pour toujours.

Après ce magnifique coucher de soleil, nous arrivons au refuge du Goûter où nous passons la nuit. Le lendemain à 7h, nous quittons le refuge pour descendre vers la vallée. La traversée du couloir du Goûter se passe toujours dans le stress, car des petits éboulements tombent assez régulièrement. Le reste de la descente se passe sans problème, et nous arrivons aux Houches à 14h15 après avoir parcouru presque 50 km et gravi plus de 4000 mètres de dénivelé positif, ainsi que le même dénivelé en négatif. 

Une belle aventure accompagnée de mon ami Pierre que nous sommes loin d’oublier. 

Pour le matériel que j’ai porté, je voudrais juste parler des chaussures que j’ai eu l’opportunité de tester, la Scarpa Ribelle Tech 3.0. Je les ai mises pour la première fois aux Houches,en partant pour le Mont Blanc. La première chose que l’on ressent, c’est l’enveloppement énorme, le maintien du pied est aussi impressionnant pour une chaussure aussi légère, on n’a presque pas besoin de les lacer. Dans le glacier, la chaussure est assez chaude. Niveau imperméabilité, bah deux heures sous l’orage, et j’étais totalement au sec. Vraiment très content du produit, léger et dynamique, et en plus, on se sent bien protégé pour affronter les terrains les plus techniques. C’est un investissement important, mais quand on est en haut et qu’on a besoin d’être léger, car même si on va doucement, l’effort à plus de 4000 mètres fatigue beaucoup. D’où l’importance d’avoir le matériel le plus léger possible sans faire aucune concession au niveau de la sécurité. Un produit que j’emporterai avec moi en toute confiance dès que le terrain deviendra hostile. 

Merci à Emma de chez Scarpa et Léa du Vieux pour m’avoir permis de tester ce produit en condition réelle. 

À bientôt pour une prochaine aventure ! 

Alberto, vendeur Au Vieux Campeur de Paris.

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