L’été approche, les chaussons d’escalade commencent à chauffer dans le coffre et le topo est déjà ouvert à la page du projet qu’on attend depuis des mois. En France, on a cette chance inouïe : des falaises mythiques, toutes différentes, toutes sublimes. Et, chez Au Vieux Campeur, quand on parle d’escalade, on sait de quoi on cause. Matériel d’escalade, grimpe, mais aussi ambiance et terrain, voici 5 spots d’escalade incontournables qui, chacun à leur manière, méritent d’être découverts (ou redécouverts) cet été !
Céüse : grimper sur l’un des plus beaux calcaires de France
Tout grimpeur sérieux a déjà entendu parler de Céüse. Et pour cause : c’est l’une des falaises les plus réputées au monde. Un mur calcaire de 200 mètres de haut, posé en demi-cercle sur une crête au-dessus de Gap. Vue panoramique, caillou irréprochable, voies majeures… et une marche d’approche qui vous remettra les idées en place. Ici, pas de place pour le hasard. C’est long, technique, souvent à lecture. Des secteurs comme Berlin ou Un Pont sur l’Infini vous enverront dans le 7a à 8b sans ménagement. Pour les amateurs de mythe, Biographie (9a+) reste la ligne de légende. Mais, dès le 6b, il y a de quoi se faire les doigts. Et, puis Céüse, ça se vit aussi autour : les siestes à l’ombre, les discussions au bivouac, les retours à la frontale. Une falaise complète qui explique pourquoi les meilleurs du monde s’y arrêtent !
Grimpe dans les Gorges du Verdon : grandes voies gazeuses
Dans le Verdon, on ne grimpe pas. On vole au-dessus du vide. Ce canyon légendaire, creusé dans le calcaire provençal, est un monument de l’histoire de l’escalade en France. C’est ici qu’ont été ouvertes certaines des plus belles grandes voies du pays. Le secteur l’Escalès est mythique : 300 mètres de mur raide, de dièdres, de surplombs. La Demande (6a, 12 longueurs) reste une initiation en bonne et due forme à la grimpe d’aventure. Mais, il ne faut pas s’arrêter là. Des secteurs comme Paroi Rouge, Falaise de l’Imbut, ou Dérobée privilégient une grimpe moderne, souvent équipée, parfois soutenue. Le caillou est net, adhérent, parfait pour ceux qui savent poser les pieds. Un conseil si c’est votre première fois : partez tôt, avec un sac à dos d’alpinisme léger, et les idées claires. L’ambiance, elle, fera le reste.
Escalade à Buoux : retour aux sources de la grimpe !
Buoux, c’est un retour aux sources. Un coin reculé du Luberon, une barre de calcaire orange, un site historique qui a vu naître l’escalade sportive en France dans les années 80. Et, il faut le dire : rien n’a trop bougé. Le secteur Le Bout du Monde porte bien son nom : là où la falaise semble s’arrêter, elle continue. On y trouve La Rose et le Vampire (8b), ligne mythique d’Antoine Le Menestrel, mais aussi des dizaines de voies de 6a à 7c, souvent techniques, avec des prises à deviner plus qu’à voir. Mais, Buoux ne s’adresse pas qu’aux grimpeurs de haut niveau : des secteurs comme Les Plats du Jour ou La Chèvre Joyeuse proposent des voies plus accessibles (5c à 6b). Attention : équipement parfois espacé, rocher abrasif pour les peaux tendres, et chaleur redoutable en plein été. Grimpez tôt, hydratez-vous, et surtout, prenez le temps d’écouter les cigales chanter !
Escalade Gorges du Tarn : le spot calcaire incontournable !
Dans les Gorges du Tarn, on grimpe au bord de l’eau et au son des kayaks qui passent en contrebas. Le cadre est parfait, mais le caillou l’est tout autant. Des colonnettes de rêve, des murs à trous, des chapes d’endurance, dans un calcaire doré parfait pour la grimpe plaisir. Le Cirque des Baumes est le secteur roi. Certaines voies dépassent les 35 mètres, comme Les ailes du désir (7b+), une ligne sculptée à la main de déesse. D’autres secteurs à explorer : Planète Causse, Tennessee, ou Oasif, avec des cotations entre 6a et 8c, toujours dans du beau. Et, après la grimpe ? Baignade, sieste à l’ombre, puis regrimpe. Il y a pire, non ?
Les Calanques : l’escalade entre ciel et mer
Entre Marseille et Cassis, les Calanques, c’est un décor de carte postale. Falaises blanches, pins tordus, odeur de sel, criques cachées. Et dans tout ça, des voies à grimper, de la dalle au surplomb, de la couenne à la grande voie, avec parfois la mer à vos pieds. Les secteurs sont nombreux et variés. En-Vau, sans doute le plus beau, demande un peu de marche, mais propose des lignes superbes dans du calcaire raide et net. À Sormiou et Morgiou, on trouve des couennes bien équipées, accessibles depuis les parkings. Plus engagés ? Castelvieil et ses grandes voies avec un brin d’autonomie technique feront l’affaire. Attention cependant en été : certains accès sont réglementés. C’est un spot à grimper en profitant de la lumière, de la vue, et de l’eau juste en bas. On sort d’une voie, on saute dans une crique, et on se dit qu’on est pas si mal là, tout compte fait !
Ce qui est bien avec ces cinq spots, c’est qu’ils ne se ressemblent pas. À Céüse, on bosse sa rési en altitude. Au Verdon, on apprend à respirer dans le gaz. À Buoux, on redécouvre le plaisir d’un 6c technique. Dans le Tarn, on grimpe beaucoup. Et, dans les Calanques, on se rappelle que grimper, c’est aussi regarder autour de soi. Chaussons, casque, sac à corde, topo à jour, et c’est parti. Et, si jamais il vous manque une dégaine, un sac de hissage ou une frontale fiable : vous savez où nous trouver !
